Savez-vous ce qu’est le Sfumato ?

Après l’article précédent sur le tratteggio, nous abordons ici le fameux sfumato, qui se traduit de l’italien par “enfumé”. 

Le sfumato caractérise cette manière de peindre enveloppant les sujets d’une ambiance vaporeuse, d’où le rapport à la notion de fumée. Dans la pratique, c’est par l’abolition des contours du sujet, donnant alors un air imprécis, que l’on obtient cette ambiance si particulière.

Le grand maître en la matière est incontestablement Léonard de Vinci. Il est celui qui a poussé le sfumato à son paroxysme, avec notamment La Joconde !  Devenue la peinture emblématique de cette manière de peindre. A bien y regarder, toutes les couleurs se fondent les unes dans les autres en de subtils dégradés, comme si la peinture avait été légèrement estompée. Ce résultat est obtenu par les contours imprécis des formes et des couleurs. Il n’y a quasi pas de bordures nettes dans cette peinture, y compris les bordures extérieures du sujet comme le sommet du crâne par exemple. Bien sur, l’endroit où le sfumato est le plus flagrant se trouve dans le traitement du visage, d’où cette impression de douceur si chère à cette Joconde.

Mais Léonard de Vinci n’est pas le seul dans l’histoire de l’art à avoir maîtrisée cette technique. D’autres peintres comme Le Corrège, Titien, Pierre-Paul Prud’hon ou encore Andréa Del Sarto en sont également les dignes représentants. 

Techniquement, le sfumato s’obtient par l’imprécision des contours. Cela se traduit alors par une succession de glacis, des couches fines et transparentes. Cette superposition crée une texture lisse résultant sur une impression de douceur. Ce modelé doux combiné à un clair-obscur est le meilleur moyen pour rendre le volume le plus naturellement possible au travers d’un effet quelque peu dramatique. Les vidéastes et photographes sont habitués de ces mises en scènes composées de ce jeu de lumière.

La Joconde est composée d’une vingtaine de couches de glacis, superposées pendant une période de plus de 3 ans, et dont certaines sont d’une extême finesse : 1 millième de millimètre ! 

Jeune Femme par Andréa Del Sarto - 1528

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mme ROBERT
Invité
23/06/2023 00:36

bonjour, je pratique la peinture à l’oeuf (la tempera) et je peins des icones bysantines; les visages sont travaillé tout en ombre et lumière; ça s’approche du sfumato.

mme ROBERT
Invité
23/06/2023 00:27

ça me parait interessant

Boivin, Lucille
Invité
23/02/2020 18:41

J’habite en Amérique, il m’est impossible de prendre des cours avec vous, à moins que vous offriez un cours par internet

Amandine GILLES
Invité
Répondre à  Boivin, Lucille
24/02/2020 10:27

Bonjour, la dernier stage technique a été intégralement filmé, la vidéo est actuellement en cours de montage. Je vous invite à vous inscrire à la newsletter si ne n’est déjà fait, comme ça vous serez avertis dès que cette nouvelle formation en ligne sera mise à disposition. A bientôt et merci !

Klécha
Invité
21/02/2020 12:11

Bonjour,
Quand je réalise des glacis, au bout de 2 ou 3 couches ( que j’ ai bien laissé sécher ), la dernière couche en durcissant devient sale, ” boulliasseuse “. j’ ai l’ impression qu’ en durcissant les pigments se détachent du médium. Et j’ en mets pourtant une fine couche. peinture Rembrandt et glacis Lefranc Bourgeois.
pouvez-vous m’ orienter ?
Merci,
Ghislain

Amandine GILLES
Invité
Répondre à  Klécha
21/02/2020 12:33

Bonjour, le mieux est d’employer un médium à peindre ou un médium à glacis du commerce. Ils sont efficaces et prêts à l’emploi. Ils évitent bien des désagréments dus à une mauvaise utilisation de l’huile et des médiums (pas la bonne huile ou en trop grande quantité, manque de résine dans le médium, …). Merci à vous

PORTNER JEAN CLAUDE
Invité
Répondre à  Amandine GILLES
14/02/2022 11:08

bonjour Amandine ! pour info j’ai mis au point un médium destiné au sfumato , avec ce médium à l’ambre transparent 20 couches ultra-fines sont possible . Je peux céder celui-ci à des peintres avertis en flacons de 30 ml ou 60 ml !
Bonne peinture .
JC PORTNER

Sandrine Gestin
Invité
Répondre à  PORTNER JEAN CLAUDE
19/03/2022 20:55

Bonjour Jean-Claude,
Je suis peintre à l’huile depuis 25 ans, mais je cherche en permanence à m’améliorer et j’aimerais commencer à peindre à l’ambre.
Pourrais-je avoir plus de renseignements sur l’ambre que vous réalisez ?
Bien à vous,
Sandrine Gestin

jc.portner@orange.fr
Invité
Répondre à  Sandrine Gestin
12/05/2023 11:50

Bonjour Sandrine, Je viens de voir votre question sur la technique de l’ambre pour obtenir le sfumato . Je maitrise totalement ces techniques car je suis peintre et chimiste ! Mes médiums spécifiques sont disponibles depuis 2017 et sont brevetés. Vous pouvez me contacter aui 0611826021 . Jean Claude

PORTNER JEAN CLAUDE
Invité
29/11/2019 10:03

En effet cette technique du sfumato est techniquement difficile : quel médium utilisé ? car il faut tenir compte de l’époque et des moyens à disposition ! a noter l’absence de grains de poussière ou de poil !!!
Quant à l’épaisseur de 2 à 3 µ par couche de glacis : réticulation et viscosité résolues par le Maître !
Enfin l’obtention de particules de pigment de moins de 2 µ ?
Merci de vos commentaires . JC P

David
Invité
15/06/2019 18:03

Merci pour cette explication di sfumato. Je comprend et perçois bien l’athmosphere “vaporeuse” de la joconde mais j ai franchement du mal a voir de quoi il s agit dand la jeune femme par andrea del sarto.

cottard
Invité
09/09/2018 17:14

Merci pour ces précisions sur les glacis et contours vaporeux.Les œuvres de Turner me semblent aussi appartenir à cet ensemble de techniques.Je me trompe peut-être.Il est très difficile à imiter malgré les apparences .

Etienne
Invité
02/01/2018 13:27

Merci Amandine de nous présenter le Sfumato.

Cette technique m’a toujours fasciné à cause de son rendu un peu onirique !

Je pense qu’une ambiance vaporeuse à certains endroits, (pas partout…) permet au spectateur de rentrer plus facilement dans le tableau et aussi de se l’approprier.

Comme les contours ne sont pas clairement définis, il y a “de la place” pour l’imagination et chacun peut vivre (même inconsciemment) une sotre d’interprétation personnelle. Peut-être est-ce là aussi un facteur de succès ?

En tout cas c’est précisément ce procédé qui permet de donner à la Joconde son célèbre et énigmatique sourire (en plus du talent du maître bien-sûr).

Mais pour nous, la réalisation semble être longue et fastidieuse. N’est-ce pas ?
Je n’aurais jamais la patience d’attendre 3 ans entre les couches de glacis !
D’autant plus qu’à l’aérographe, c’est exactement le genre d’effet qu’on obtient instantanément 🙂

Encore merci !

Tati
Invité
Répondre à  Etienne
28/10/2019 15:06

Merci pour l’info, mais ce n’est pas la peinture, c’est l’impression sur la toile des couches qui donne une profonduer uniforme sur tout le tableau de 2 microns, c’etait la technique oubliée après la déluge , dont maîtrisaient beaucoup de photo-peintres de cette époque. Voir les tableaux de Pyranesi et les peintres ruinistes., si vous voulez comprendre un peu plus l’epoque antique qui recemment était reculée dans la chronologie de l’histoire.

jc.portner@orange.fr
Invité
Répondre à  Tati
12/05/2023 11:56

Bonjour Etienne , vous pouvez compléter vos informations auprès des ouvrages de Pascal Cotte sur Mona Lisa : c’est beaucoup plus complexe que les simples fondus que vous évoquez . Jean Claude